A l’occasion de la sortie de son livre, « Le livre de vie(s) », Jean-François Larrieu nous a accordé un entretien exceptionnel, afin de parler de son œuvre, de ses inspirations, mais également de ce qui l’anime.
Acteur éminent de la scène artistique, Jean-François Larrieu célèbre la vie dans son aspect universel à travers ses toiles. Ses œuvres colorées célèbrent la nature, dont il est un fervent défenseur. Exposé et reconnu dans le monde entier, Jean-François Larrieu est aussi un artiste engagé qui contribue au développement des arts en soutenant des artistes indépendants grâce à des prix et des bourses. Il est Président de la Fondation Taylor depuis 2010.
Sur quels principes reposent votre peinture ?
Ma peinture repose sur l’accumulation, sur un ensemble de codes, sur une langue inconnue dont les mots seraient des triangles, des cercles et des carrés, qui, assemblés, forment un tout explicite et audible. En fait, je vogue de l’abstraction de l’infiniment petit à la figuration de l’infiniment grand. Les formes viennent s’imbriquer les unes aux autres pour produire un univers qui n’est pas le réel en soi mais une retranscription de celui-ci, une vision peinte qui n’est pas hyperréaliste mais poétique et musicale.
Quand je peins, c’est mon corps entier qui crée. Je peux sentir que chacune de mes cellules est impliquée dans le processus de création. Une fois la phase réflexive finalisée, les bases posées, je me laisse guider par mon instinct et retrouve ma liberté de peindre, comme une écriture automatique.
Quels sont les messages que vous souhaitez faire passer à travers vos tableaux ?
J’essaie de dégager de la joie, de la tendresse aussi. Mes œuvres sont à l’image de la vie, sensibles et entières. Mes sujets de prédilection sont la faune, qu’elle soit « naturelle ou urbaine », la flore ou encore l’océan, et j’essaie à travers mes toiles de rendre hommage à cette nature et à toutes les formes de vie qu’elle contient. J’aime ainsi réaffirmer nos racines, une forme de retour aux sources, la nécessité absolue du vivant, du végétal, mais aussi les grandes créations imaginées et réalisées par l’homme. Je veux souligner et sublimer la richesse de la nature et l’émotion pure qu’elle procure. Et à l’heure où la planète souffre, j’ai aussi l’ambition d’interpeler sur le rôle de l’Homme dans sa sauvegarde.
Quelles sont vos sources d’inspirations ?
Tout ce qui m’entoure ! La flore, la faune, les océans… le Vivant, la Vie tout simplement. La beauté qui s’en dégage et qu’il faut vénérer, sublimer et préserver.
C’est ce que j’ai voulu exprimer, avec des mots cette fois, dans mon ouvrage, « Le Livre de Vie(s) » : depuis mon enfance, à travers des rencontres avec des personnalités marquantes, mais aussi avec des « émotions », puis lors de mes missions au service des artistes au Salon d’Automne, via Art Capital ou encore aujourd’hui à la Fondation Taylor, c’est un ensemble, un parcours dans lequel je puise cette inspiration, cette volonté de retranscrire et sublimer la Beauté du monde !
D’après vous, quel est le rôle d’un artiste dans notre société aujourd’hui ?
J’en suis convaincu : l’artiste a un rôle à tenir dans la société, et doit nourrir son œuvre artistique de son engagement. Je n’ai pas la prétention de parler au nom de tous les artistes car chacun a sa vision ; Certains sont témoins, d’autres dénoncent… Dans mon cas, je suis à la fois un « gardien », parfois « un lanceur d’alerte » mais le plus souvent j’essaie d’être un « révélateur » de cette Beauté qui nous entoure, de la célébration du Vivant qu’il faut non seulement protéger mais surtout sans cesse montrer, sublimer à travers des mots, des actes et pour ma part mes toiles.
Jean-François Larrieu
FONDATION TAYLOR